Boussy Info – #190 Février-Mars 2023

Une vie sabbatique pour comprendre le monde

Son nom est André Brugiroux, il a consacré 60 ans de sa vie au voyage et fin 2021, NOMADMANIA, le réputé site des « plus grands voyageurs du monde », lui a décerné un trophée en récompense de l’accomplissement de toute une vie de voyages.

La curiosité comme moteur

Fils d’un paysan auvergnat « jamais sorti de son jardin », André Brugiroux a pris la route en 1955, à l’âge de 17 ans avec un diplôme de l’école hôtelière de Paris et 10 francs en poche.

À l’époque, on reconstruisait le pays et la mode n’était pas encore au voyage. Mais le désir d’apprendre du jeune homme était plus fort que tout. Après un séjour en Écosse pour apprendre l’anglais et un dans l’Espagne franquiste pour apprendre l’espagnol, il a effectué deux ans de service militaire au Congo, durant les deux dernières années de la colonisation.

Puis André s’est rendu en Allemagne et en Italie (pour, encore, y apprendre les langues et toujours en s’y parachutant sans boulot), puis au Canada où, sans papier ni visa, il est resté 3 ans grâce à un emploi de traducteur. Avec ses économies de Toronto, il a ensuite parcouru 400 000 km en stop à travers 135 pays de 1967 à 1973. Sans moyens, mais avec une insatiable curiosité et un cœur ouvert. Ce qui ne l’a pas empêché d’être mis sept fois en prison, de manquer d’être tué une dizaine de fois et de faire du stop en Alaska par moins 45 degrés.

Comprendre le cœur des hommes

« Je suis né avant la guerre, je ne cherchais pas l’aventure, bien qu’il y en aît eu, mais à comprendre le cœur des hommes. Au fond, inconsciemment, j’ai voulu savoir si la paix était possible ». Ainsi, André Brugiroux a-t-il vécu chez les bonzes à Bangkok, dans une école de yoga en Inde, chez les coupeurs de tête à Bornéo, chez le-docteur Schweitzer à Lambaréné, travaillé dans un kibboutz en Israël, etc. En cours de route, un livre a bouleversé sa vie en répondant aux questions de sa quête planétaire : Bahá’u’lláh et l’ère nouvelle de John E. Esslemont. « Livre qui évoque la révélation baha’ie : une religion née en Perse au XIXe siècle qui procure enfin à l’homme la possibilité d’établir l’unité du genre humain. En proposant notamment un plan administratif mondial pour gérer la Terre comme une seule entité politique »
explique André Brugiroux qui en est devenu l’un des adeptes. « Peu connue en France, cette révélation appelle à créer un homme nouveau, qui sera un être de paix ».

Le témoignage

André Brugiroux a monté un film de son voyage en stop et écrit une douzaine de livres traitant de son odyssée. Le titre du premier, « La Terre n’est qu’un seul pays » reprend la conclusion de son périple et l’idée maîtresse des écrits persans. Il a également donné d’innombrables conférences et interviews à travers la planète. Il vient récemment de publier un essai « Victor Hugo et l’ère nouvelle » où il établit la stupéfiante similitude entre l’esprit des écrits persans et les idées d’avant-garde comme la vision du Paradis sur Terre de notre immense poète national.

Depuis 2018, il est de retour à Boussy. Pourquoi choisir Boussy quand on a visité le monde entier ? « Parce que j’aime les arbres, la rivière et pour le fromage, c’est ici (en France) que ça se passe ».

Pour mieux connaître notre impénitent globe-trotter, voir son site : andrebrugiroux.com et pour le contacter, écrire à andre.brugiroux@sfr.fr

Tél : 0169005979.

Boussy – #190 Février-Mars 2023

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